Dans le cas de la cimenterie de Zahana, la compagnie égyptienne ne dit pas tout sur les raisons de cette volonté de se désengager du capital de l’entreprise algérienne.
La compagnie égyptienne ASEC Cement, une filiale de Citadel Capital, a entamé des «pourparlers préliminaires» avec GICA, la société holding qui contrôle toutes les entités du secteur public opérant dans le domaine des matériaux de construction, en vue de céder sa participation minoritaire dans la cimenterie publique de Zahana, implantée dans la wilaya de Mascara, a annoncé Citadel Capital dans un communiqué, rendu public jeudi dernier. Yahia Bachir, directeur général de GICA, avait déclaré publiquement que l’Etat algérien étudie le rachat des actions minoritaires de son partenaire égyptien dans un projet de cimenterie.
Ahmed Heikal, président et fondateur de Citadel Capital, a confirmé que sa firme est «actuellement en pourparlers préliminaires avec GICA en vue d’obtenir la sortie de la participation minoritaire d’ASEC Cement dans Zahana». Une démarche qui est, d’après lui, «en ligne avec notre objectif à l’avenir de tenir seulement des participations majoritaires dans l’ensemble de nos filiales de base». La firme de capital-investissement, basée au Caire, ayant des investissements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, cherche à se dessaisir aussi des avoirs non stratégiques au cours des trois ou plusieurs années à venir.
Dans le cas de la cimenterie de Zahana, la compagnie égyptienne ne dit pas tout sur les raisons de cette volonté de se désengager du capital de l’entreprise algérienne. Fin 2008, ASEC Cement avait acquis une participation de 35% dans la cimenterie de Zahana, propriété de l’Etat algérien, assortie d’un droit de management, pour un montant de 32,6 millions d’euros. L’objectif était de porter ses capacités de production de 800 000 tonnes de clinker par an à 2 millions de tonnes/an.
Mais il semble que cet engagement n’ait pas été respecté, puisque seulement les travaux de génie civil pour la réalisation d’un nouveau broyeur pour augmenter la production de clinker à 1 million de tonnes et celle de ciment à 1,2 million de tonnes ont été achevés. Récemment, le président de GICA, Bachir Yahia, indiquait à Oran que «le GICA a signé une convention permettant à la société égyptienne de gérer l’usine de Zahana, mais les objectifs tracés concernant notamment l’apport de l’expérience et l’amélioration du rendement ne sont pas concluants». Cette usine produit 750 000 tonnes de ciment/an, ce qui nécessite seulement 300 travailleurs au lieu de 750 actuellement, dont 164 recrutés en 2011 dans le cadre social, selon les explications du responsable algérien.
La direction du GICA, avait-t-il précisé, «évalue l’expérience de manière objective et rationnelle pour sortir avec une décision qui satisfait toutes les parties». En plus de la cimenterie de Mascara, ASEC Cement détient une participation de 68% dans une cimenterie de Djelfa, actuellement en construction. C’est le plus important des investissements d’ASEC Cement avec une capacité de production de 3 millions de tonnes par an, pour un coût global qui dépasse les 600 millions de dollars.
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