Question posée, jeudi dernier, par le Mincommerce aux opérateurs du secteur, à qui il recommande d’indiquer le « prix de vente détail autorisé » sur les sacs.
Il y a trois producteurs de ciment installés au Cameroun. Un quatrième est annoncé pour la fin de cette année. En plus de ceux-là, qui fournissent 3,6 millions de tonnes de ciment par an sur le marché local, certains opérateurs économiques camerounais (Fokou, Quifferou, etc.), sont autorisés à importer des marques étrangères, soient 1,2 million de tonnes en moyenne par an, à distribuer également sur le marché local. C’est dire qu’il y a une offre de 4,8 millions de tonnes, pour une demande de moins de 3 millions de tonnes par an. Il y a donc concurrence des marques sur le marché national. Logiquement, les prix devraient également varier. Hélas ! Qu’il s’agisse de production locale ou importée, toutes les marques se vendent en détail au prix unique de 4 800 F, avec une légère variation de plus au moins 100 F seulement. « C’est à croire qu’il y a un accord entre les producteurs, sur le dos des pouvoirs publics et surtout des consommateurs », regrette le ministre du Commerce (Mincommerce). Jeudi dernier à Yaoundé, alors qu’il recevait les opérateurs du secteur des matériaux de construction, dans le cadre des concertations visant la régulation des marchés, Luc Magloire Mbarga Atangana a insisté pour comprendre cet alignement au prix unique du ciment. Lequel est d’ailleurs le prix de vente maximum, homologué par son département ministériel depuis 2008. « Je veux des arguments crédibles », a-t-il martelé d’entrée de jeu. Mais il n’obtiendra pas de réponses.
Le Mincommerce a dû reformuler sa question : « quels sont vos prix de sortie usine ? » Jusque-là, rien. Aux dires du directeur général de la Cimenterie du Cameroun (Cimencam) et du représentant de Dangote, l’on retiendra que les prix sortie usine se négocient avec les grossistes et ne peuvent donc être dévoilés. Le directeur technique de Cimaf précise cependant qu’ils ne font que refléter les moyens de production, « c’est-dire le prix de revient composé par la matière première, l’énergie, la maintenance et autres. C’est tout cela que nous traduisons dans un prix sortie usine que nous proposons à nos distributeurs. Au niveau du détail, c’est le marché et les différents intervenants qui déterminent le prix final », assure-t-il. Les importateurs n’apporteront pas plus d’explications. Les différentes parties estiment néanmoins que ce sont les distributeurs, quincaillers notamment, qui se font la part belle, au détriment des consommateurs et même des producteurs et importateurs.
Des arguments peu convaincants pour le Mincommerce, qui indique qu’ « il y a un jeu autour du prix du ciment que le gouvernement ne peut plus cautionner. Visiblement, vous vous êtes entendus pour nous imposer le prix homologué. On va donc revoir tout cela ». Luc Magloire Mbarga Atangana a instruit, séance tenante, le directeur de la métrologie de mener une étude sur le phénomène et lui adresser des éléments de réponses dans les 10 jours. En attendant, il recommande aux producteurs d’indiquer sur les sacs le prix de vente détail autorisé.
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