L’année 2013 a été celle de tous les maux pour les cimentiers. Le marché du ciment a eu du mal à pallier les dysfonctionnements dont il souffre, en l’occurrence ceux qui ont trait aux mises en chantier en baisse et aux dispositions et taxes instaurées par la loi de Finances 2013.
En effet, après avoir accusé un repli de 21% à fin mars 2013, de 12,6% au terme du premier semestre, puis de 8,2% au terme du troisième trimestre de l'année dernière, le marché du ciment a continué d'évoluer dans le rouge jusqu'à fin décembre, mais a tout de même poursuivi sa dynamique de redressement, selon le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. La baisse de ses écoulements sur l'année 2013 a en effet été ramenée à 6,3%.
Ces performances non rien d’impressionnant puisque les membres de l’Association professionnelle des cimentiers (APC) prévoyaient une baisse d’activité de 5 à 10% en 2013. Ils avaient appelé ouvertement le gouvernement à donner plus de visibilité au secteur et à écarter le scénario de nouvelles taxes.
L’APC réclamait «des décisions vigoureuses» pour réinstaller la confiance et permettre au secteur des matériaux de construction, de l’immobilier et des BTP de «renouer avec le dynamisme qui le caractérisait jusqu’en 2011», mais l’Exécutif n’a pas été au rendez-vous.
Selon l’APC, le ciment connaît actuellement une baisse «historique» au niveau des ventes et de la consommation. «Jamais le secteur du ciment n’a connu deux années de baisse successives», a-t-on précisé.
Rappelons qu’après une croissance à deux chiffres entre 2005 à 2010, quand les ventes du ciment avaient augmenté de plus de 40%, et une explosion en 2011, quand la consommation avait enregistré une hausse de 10,7%, celles-ci ont connu un trend baissier depuis la deuxième moitié de 2012.
Une tendance qui suscite des questions: s’agit-il d’un tournant pour ce marché de plus en plus saturé ? Ou bien est-ce une baisse passagère due à des facteurs conjoncturels ?
En effet, ce secteur fortement soumis aux aléas de la conjoncture, a connu depuis l’exercice écoulé, l’une des plus mauvaises performances depuis des décennies. Une tendance qui a commencé à s’imposer en 2012 mais ne semble pas prendre une autre trajectoire.
Face à l’accentuation de la crise dans le secteur, Mohamed Chaïbi, président de l'Association professionnelle des cimentiers du Maroc, qui s’était montré réticent par le passé, s’était ressaisi en donnant des déclarations sur le sujet à une radio locale.
Il avait ainsi imputé la responsabilité de cette situation à des facteurs naturels. En cause, les importantes pluies qui ont induit «une baisse des mises en chantier de 27% durant le premier semestre», mais aussi l’instauration de nouvelles dispositions et taxes décidées par le gouvernement en 2013, telle que «la taxation de la plus-value sur le logement à hauteur de 30% alors qu’elle était à 20%».
Dans le détail, il a rappelé que la machine de construction était en panne en début d’année à cause des pluies qui ont engendré des arrêts de chantiers. Les ventes de ciment souffrent de la crise que connaît l’immobilier, lequel représente 80% de la consommation de ce matériau. «Le fait que le premier semestre ait enregistré une baisse de 27% des mises en chantier est un indicateur important. Cela veut dire que les gens n’ont pas mis en chantier les constructions de maison», a-t-il regrettait. S’ajoutent à cela, selon lui, les «autres problèmes habituels, à savoir le manque de foncier, le ralentissement dans l’octroi des autorisations de construction et les lourdeurs administratives».
Pour les perspectives 2014, l’APC se montre plus optimiste. Le lancement du programme pour le moyen standing et une pluviométrie bien répartie soutiendraient la consommation des matériaux de construction en général.
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