La libéralisation des prix du ciment gris et son impact sur la concurrence entre les cimenteries et les promoteurs immobiliers qui ont exprimé vivement leurs appréhensions quant à une possible hausse des prix des matériaux de construction émanant de cette décision. Les responsables du ministère de l’Industrie prévoient au contraire une baisse des prix étant donné que la libéralisation va contribuer au développement de la concurrence entre les cimenteries dans le cadre de « transactions transparentes » et que l’Etat s’est engagé à rester le seul régulateur des prix du ciment et qu’il interviendra en cas de monopoles, de spéculations ou encore de perturbations du rythme d’approvisionnement du marché. Entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2014, la décision de la libéralisation des prix du ciment gris ne cesse de susciter l’inquiétude aussi bien du citoyen que des promoteurs immobiliers, sachant que ladite décision prise vient à point nommé concrétiser les recommandations de la réunion ministérielle du 25 septembre 2013, portant sur la lutte contre la contrebande des produits du ciment, le contrôle des circuits de distribution et la garantie de la transparence des transactions et de la concurrence loyale, ce qui permettra à l’évidence la garantie de l’approvisionnement régulier et la stabilité des prix.
Ce problème d’actualité brûlante qui, pour certains, pourra générer une crise où le citoyen se retrouvera devant le fait accompli, obligé d’acheter un sac de ciment avec le prix que les vendeurs considèrent le plus approprié, et, selon les estimations, sera plus élevé.
M.Ibrahim Chbili, directeur général des industries manufacturières, explique à cet effet, que le ministère de l’Industrie a opté en premier lieu pour la levée progressive de la subvention des produits énergétiques des usines de cimenteries, qui consomment plus de 7% du volume de consommation globale de l’électricité. Il est opportun de rappeler que le volume de la subvention des hydrocarbures dont profitaient les usines a atteint en 2013, 270 MD, ce qui a exigé la levée de la subvention dans le cadre du plan de maîtrise de la subvention au profit de ses ayant droits.
Le prix du sac du ciment
ne dépassera pas 7d.500
Aux dires de M. Chbili, la décision de libérer les prix du ciment provient essentiellement de la demande accrue des professionnels d’augmenter les prix qui n’a pas changé depuis 2012. Une augmentation qu’ils considèrent légitime selon la loi, dont la valeur est estimée à 6% par an. La Chambre nationale du ciment a demandé une augmentation des prix de l’ordre de 25%, outre l’augmentation annuelle dont les professionnels n’ont pas profité, la levée de la subvention des produits énergétiques, la flambée des prix des carburants, des salaires, des matières premières, des sacs d’emballage, etc.
« On s’est mis d’accord pour que l’augmentation ne dépasse pas 15%, moyennant 7.500 millimes à la vente pour le sac du ciment, qui était dès l’annonce de la décision, entre 8 et 10 dinars. La Chambre nationale du ciment et le ministère de tutelle, après les négociations, sont arrivés à un accord ».
La décision de libéralisation des prix du ciment n’est pas fortuite en se référant aux indicateurs qui montrent une baisse de la consommation allant jusqu’à 22 millions de tonnes contre une production quotidienne de l’ordre de 30 mille tonnes.
M. Chbili a dû préciser que les prix peuvent être contrôlés, et des garanties seront fournies pour les stabiliser. Ainsi, la croissance de production permettra aux producteurs de respecter les prix fixés. Avec la cimenterie de Carthage, récemment opérationnelle, première usine en Afrique qui produit entre 6 et 7 mille tonnes par jour, avec l’extension de l’usine de Bizerte dont la production accroitra de 700 mille tonnes par an à un million et demi de tonnes, le mois de mars 2014 verra un excès de la production moyennant 3 millions de tonnes par an, dont une partie sera destinée à l’exportation et le reste en tant que réserves.
Il est à noter que la consommation nationale du ciment s’élève à 8 millions de tonnes par an, avec 550 mille tonnes destinées à l’exportation. Des quantités assurées par les huit usines produisant 12,2 millions de tonnes par an. En effet, l’abondance de la production « contribuera à la promotion de la concurrence et obligera les commerçants de gros à ne pas augmenter les prix afin de garantir la vente des grandes quantités du produits, sachant que les industriels sont inquiets de cet excès de l’offre et optent pour l’exportation qui sera contrôlée afin d’éviter une éventuelle pénurie ».
A l’évidence, l’excès de la production est le seul garant du prix fixé, qui pourrait, d’après M. Chbili, contribuer à une baisse des prix et mettre fin à la spéculation. « Cette libéralisation des prix du ciment n’aura aucun impact sur le pouvoir d’achat du citoyen, ni sur les prix du bien immobilier. Quant aux promoteurs immobiliers, on ne prévoit pas également une répercussion d’envergure sur la valeur de l’immobilier puisque le ciment ne contribue qu’ à raison de 7% dans la construction ».
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