Le ciment constitue une matière principale dans la construction de logements, d'ouvrages d'art et autres bâtiments. Les citoyens sont soucieux du prix de ce produit très demandé, surtout après la levée de la compensation sur les cimenteries.
La demande nationale en ciment ne cesse d'évoluer d'une année à l'autre, compte tenu des logements, ouvrages d'art et autres structures à construire actuellement et au cours des prochaines années. Le simple citoyen qui veut construire sa maison fait appel à l'une des petites entreprises spécialisées dans le bâtiment qui exigent des prix très élevés, justifiant leurs tarifs par l'envolée des prix de divers éléments comme le ciment. Ainsi, la construction devient, de nos jours, hors de portée. On a constaté que certains citoyens qui voulaient ajouter un étage à leur maison ont dû reporter les travaux à une autre date, le temps de trouver les fonds nécessaires.
A noter que les cimenteries ne bénéficient plus de la compensation en matière d'énergie et doivent se débrouiller comme elles peuvent pour comprimer le coût en optant pour une énergie à bon marché afin de pouvoir présenter un produit compétitif sur le marché. Les grandes entreprises de travaux publics et de bâtiment sont, de leur côté, obligées de payer le prix fort pour pouvoir engager les travaux qui leur sont confiés suite à un appel d'offres.
Instabilité des ventes à l'extérieur
L'une des grandes entreprises spécialisées dans la production du ciment est «Carthage Cement» dont le chiffre d'affaires total a atteint, au 31 mars de cette année, 41.945 MD (HT), soit une croissance de 337% par rapport à la même période de l'année 2013. C'est un chiffre important qui démontre la relance assurée par cette société qui a mobilisé tous les moyens pour réaliser des performances. Il s'agit de poursuivre sur cette lancée pour confirmer ce chiffre jusqu'à la fin de l'exercice de cette année. Pour ce qui est de l'activité agrégats, les ventes ont enregistré une baisse de 34% par rapport au 1er trimestre 2013. Un telle chute s'explique notamment par la suspension des livraisons durant 22 jours. Il faut tout mettre en œuvre pour éviter les arrêts de production. Tout l'effectif de la société est responsable de l'évolution de la société qui dispose de tous les moyens et équipements lui permettant d'atteindre les objectifs fixés. Les fluctuations de la demande sur le marché extérieur peuvent être également à l'origine de l'instabilité des ventes.
Ainsi, les ventes de clinker, à titre d'exemple, ont enregistré, au cours du premier trimestre de cette année, 16,778 MDT alors que les ventes de ciment ont rapporté 17,097 MDT, dont 3,952 MDT à l'exportation. La production de clinker a atteint, au premier trimestre de cette année, 234.084 t, ce qui a permis de produire 136.083 t de ciment. Plusieurs pays sont intéressés par les produits tunisiens dans ce domaine, compte tenu du niveau de qualité atteint et de l'expérience déjà acquise. Face à l'évolution des projets de construction aussi bien au niveau local qu'international, les matériaux de construction --y compris le ciment et le gravier-- connaissent une demande de plus en plus importante. Les opportunités existent donc et il suffit de bien les exploiter pour améliorer, à terme, le chiffre d'affaires.
Résultat d'exploitation déficitaire
Par ailleurs, l'exercice de toute l'année 2013 n'a pas été positif, puisque la perte nette enregistrée est de 21,693 MDT contre un déficit de 6,931 MDT en 2012. Cette perte est le résultat de la hausse sensible des charges d'exploitation qui sont passées de 43,093 MDT à 68,975 MDT à la fin de l'année dernière. Ces charges comprennent les différentes dépenses nécessaires pour faire tourner les unités de production et l'administration afin d'avoir les quantités de produits désirées. L'idéal serait de trouver des solutions pertinentes pour comprimer un tant soit peu ces charges pour pouvoir dégager des bénéfices même minimes. C'est une opération de longue haleine qui doit impliquer tout l'effectif mobilisé.
Les revenus de la société n'ont atteint que 59,045 MDT l'année écoulée contre 38,136 MDT une année auparavant. Le résultat d'exploitation a été déficitaire de 9,930 MDT contre 4,957 MDT en 2012. Cela dit, le résultat net de l'exercice a été marqué par les charges financières nettes qui ont atteint 11,9 MDT contre 1,7 MDT en 2012.
Les produits fabriqués sont, pourtant, appréciés sur le marché international, vu leur qualité qui répond aux normes en vigueur. Ainsi, les revenus réalisés sont de l'ordre de 16,8 MDT pour le clinker, 13.1 MDT pour le ciment vendu localement, 3,9 MDT pour le ciment exporté et 8 MDT pour les ventes agrégats et Ready Mix.
Néanmoins, la situation financière commence à s'améliorer, puisque l'endettement de la société a légèrement baissé, passant de 515 MDT au 31 décembre de l'année écoulée à 508 MDT au 31 mars 2014. La société a donc commencé à régler ses dettes au cours du premier trimestre de cette année, tout en continuant à payer les reliquats de ses investissements antérieurs. Quand l'entreprise commence à honorer ses engagement vis-à-vis du secteur bancaire, cela démontre qu'elle a repris ses activités dans de bonnes conditions. A l'avenir, il est nécessaire de rationaliser les dépenses et de contracter des crédits au juste nécessaire en misant davantage sur les fonds propres à constituer.
D'ailleurs, le rythme de règlements des dettes va augmenter au cours du deuxième semestre de 2014 avec l'atteinte de la vitesse de croisière en production et en vente de ciment. La société a commencé, cependant, la production du clinker à partir du mois d'octobre 2013 pour atteindre 332.715 t et à partir desquelles on a pu assurer une production de 42.873 t de ciment jusqu'à la fin de l'année 2013.
Les prévisions sont déjà établies. Un business plan a été élaboré à l'occasion de l'augmentation de capital en numéraire qui est passé de 145.423.907 MDT à 172.134.413 DT. Un schéma de financement du programme d'investissement et de développement a été également élaboré. L'objectif est de réaliser une nouvelle cimenterie à Djebel Ressas relevant du gouvernorat de Ben Arous pour une capacité de 2,3 millions t de ciment par an. Actuellement, la cimenterie est implantée à Mornag. Sa capacité de production est de 6.500 t de ciment par jour, soit l'équivalent de 2.3 millions t par an. A proximité, se trouvent des unités de production d'agrégats de 12.000 t par jour et une capacité installée de béton prêt à l'emploi (BPE) de 2.600 m3 par jour.
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