Le groupe turc Medcem Cameroon a achevé son usine à Douala. Ses produits sont annoncés sur le marché local dès juin 2015.
L’information a été divulguée en début de semaine dernière par l’ambassadeur de la République de Turquie au Cameroun. « Dès le mois de juin prochain, il y aura du ciment turc sur le marché camerounais.
Tout est prêt pour que la commercialisation de ce produit fabriqué localement se fasse enfin », s’est ainsi réjoui Omer Faruk Dogan. Selon lui, « cette cimenterie est la preuve qu’il n’est pas seulement question pour les investisseurs turcs de venir vendre au Cameroun. L’ambition turque est aussi de s’installer pour contribuer au développement du pays».
Il y aura donc du ciment turc dans nos commerces dès juin prochain. Toute chose qui marquera l’entrée d’un quatrième opérateur sur le marché local. Et l’on se souvient alors que le 9 septembre 2014, le directeur général de la société turque Eren Holdings, Abut Ozsezikli était à Yaoundé pour la signature d’une convention d’investissements avec le gouvernement camerounais. L’un de ses premiers projets portait, en effet, sur la construction d’une cimenterie à Douala, à travers sa filiale locale, Medcem Cameroon. Cette usine bénéficie ainsi des exonérations en phase d’installation et d’exploitation, telles que prévues par la loi du 18 avril 2013 portant incitations à l’investissement privé au Cameroun.
Au moment de la signature de convention avec le gouvernement, l’investisseur turc pensait être opérationnel en mars 2015. « Avec toutes les marges possibles, ce sera finalement vers la fin du mois de juin », confirme Taha A. Ozbey, directeur du projet, joint au téléphone par CT. L’entreprise entend investir 13 milliards de F dans cette cimenterie et générer 200 emplois directs. Pour un départ, cette unité de production aura une capacité de 600 000 tonnes l’an. Medcem Cameroon trouvera sur le marché camerounais du ciment du groupe français Lafarge, qui produit actuellement 1,6 million de tonnes à travers Cimencam, sa filiale locale ; le marocain Addoha, qui opère dans le pays sous la marque Cimaf et produit 500 000 tonnes ; et le groupe nigérian Dangoté, à peine deux mois de production, avec également 500 000 tonnes.
La demande nationale en ciment est actuellement estimée à 2,8 millions de tonnes par an. Avec le nouvel opérateur, on devrait largement dépasser les besoins, sans cesse croissants, dopés par les multiples projets d’infrastructures lancés à travers le pays. Selon notre source, le choix d’investir dans le ciment au Cameroun procède du fait que le coût de la tonne est plus rentable. « En Turquie, la tonne de ciment vaut 70 dollars, soit environ 35 000 F alors qu’ici au Cameroun, elle est de 180 dollars, près de 90 000 F, soit trois fois plus que chez nous. En plus d’apporter notre savoir-faire et participer à la baisse de ce produit au Cameroun, nous avons une bonne marge bénéficiaire », avoue Taha A. Ozbey.
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