La construction d'une nouvelle cimenterie d'une production initiale de 1 million de tonnes par an au Cameroun, la deuxième après les installations des Cimenteries du Cameroun (Cimencam) depuis l'indépendance du pays en 1960, sera lancée le 6 mai à Limbe (Sud-ouest), a annoncé à Xinhua une source officielle.
"C'est un projet dont le portefeuille est d'environ 36 milliards de francs CFA (environ 72 millions de dollars). Il fait intervenir un ensemble de partenaires sud-coréens, singapouriens et camerounais. Les partenaires étrangers ont pu investir déjà 17 milliards (la moitié du financement) sur le site ", a expliqué Martin Yankwa, inspecteur des services et responsable du dossier au ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique.
Selon le responsable, le projet, objet d'une convention d'établissement conclue le 28 février 2008 entre le gouvernement camerounais et l'entreprise sud-coréenne Afco Cement Corporation, " a été un peu ralenti à cause de l'absence d'un quai minéralier pour importer du clinker ". Dans sa conception originelle, il était adossé sur un port en eaux profondes à Limbe, ville balnéaire du sud-ouest camerounais, d'un financement de 400 milliards FCFA (800 millions de dollars).
"C'est un financement lourd et la construction du port nécessite plusieurs années. Or, une usine ne peut pas attendre comme ça pour pouvoir fonctionner. Moi je cherche des raccourcis pour que l'usine soit créée. Et c'est comme ça qu'on en est arrivés à dire qu'on va faire un quai à usages multiples. Un chronogramme est établi. L'Etat est maintenant partenaire, donc le projet est crédible. Le ciment est un produit stratégique", a expliqué M. Yankwa.
Seule entreprise locale de production du ciment, Cimencam, à capitaux majoritairement français et dotée d'une usine principale à Douala, et d'une secondaire à Figuil dans le Nord, fournit pour l'heure une offre estimée à environ 1,6 million de tonnes par an, contre une capacité de production augmentée à 1,8 million de tonnes, soit 600.000 tonnes de plus qu'en 2007.
Egalement destinée à des pays voisins du Cameroun tels que la République centrafricaine (RCA) et le Tchad, cette production est jugée insuffisante pour répondre à une demande croissante du marché national évaluée à plus de 2 millions de tonnes par an.
Pour contenir une tension observée ces dernières années sur le marché et ayant failli provoquer une crise des nerfs au sein de la population, les autorités du pays se sont résolues à ouvrir les vannes aux importations.
A l'en croire, le gouvernement sud-coréen a mis à disposition un million de dollars pour les études techniques, confiées à un cabinet chinois qui devait remettre son rapport le 15 janvier. "C'est ce rapport qui nous permettra de savoir réellement ce qu'il faut comme argent pour lancer le projet. Nous entendons lancer la construction de l'usine le 6 mai. On a mis en place des configurations claires. Donc, le projet est plus visible maintenant qu'avant", affirme le responsable.
Parallèlement, l'homme d'affaires nigérian Aliko Dangote, cité parmi les grosses fortunes du continent, a débarqué le 7 janvier à Yaoundé pour une rencontre avec le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, pour faire part à ce dernier de son intention d'investir 50 milliards de francs CFA (100 millions de dollars) pour la mise en place d'une autre cimenterie dans un délai de 90 jours.
Déjà implanté, en dehors du Nigeria, dans d'autres pays étrangers comme l'Afrique du Sud, le groupe Dangote, également spécialisé dans l'agroalimentaire, se propose lui aussi de produire de 1 million de tonnes par an.
Pour M. Yankwa, c'est une aubaine eu égard aux grands chantiers d'infrastructures entrepris par le gouvernement et qui feront appel à une grande disponibilité du ciment. "Ils (l'investisseur nigérian et son groupe) sont venus les bienvenus, parce que dans le marché du ciment camerounais, Cimencam seule ne peut pas permettre de réaliser les grands projets en cours", a-t-il dit.
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