La consommation française de ciment n’a pas été aussi basse depuis 1964, quand la France comptait 48 millions d’habitants. Et une nouvelle baisse est attendue cette année.
Symbole de la crise de la construction, l’industrie cimentière française a enregistré l’an dernier un record : celui de la consommation de ciment la plus basse depuis cinquante ans. 18,2 millions de tonnes ont été vendues en 2014 dans l’Hexagone, soit une nouvelle chute de 5,5% en un an et de 30% depuis 2007. « L’industrie cimentière n’avait pas connu de consommation aussi basse depuis 1964 (18 millions de tonnes) sachant qu’à l’époque, la population française était de 48 millions contre 64 millions aujourd’hui... », a souligné ce mercredi le Syndicat français de l’industrie cimentière (Sfic) en dévoilant ces chiffres.
Et ce n’est pas fini. Au premier trimestre 2015, la consommation a encore reculé de 10% par rapport à la même période l’an dernier, ce qui est son rythme de chute mensuelle depuis mai 2014, estime le Sfic, qui mise toutefois sur une décélération de la baisse. Il prévoit ainsi pour 2015 « une baisse supplémentaire de 3,5%, avec un second semestre plus dynamique grâce au secteur du logement qui devrait connaître un premier sursaut ». Cette prévision correspondrait à une consommation de ciment de 17,5 millions de tonnes en 2015.
Perspectives médiocres
Les perspectives de la construction restent médiocres. La Fédération française du bâtiment prévoit certes 360.000 logements neufs cette année, soit +1%, mais dans le non résidentiel, la chute continue (-9,5% de surfaces mises en chantier après -9% en 2014) et dans l’entretien des bâtiments la « reprise » attendue n’excède pas +1,5%...
Lafarge et les quatre autres cimentiers présents sur le marché français (Vicat, Ciments Calcia, Kernéos et Holcim) se retrouvent donc en surcapacité de production. Avec la perspective de fermeture de cimenteries ? « Il n’y a pas de surcapacité structurelle, assure Jean-Yves Le Dreff, président du Sfic. La situation actuelle n’est due qu’à la conjoncture, car la consommation normale en France est de 20 à 21 millions de tonnes ».
Les cimentiers français représentaient l’an dernier 40 sites industriels, 5.000 emplois directs et 2,5 milliards de chiffre d’affaires. La filière du béton (mélange à base de ciment, toujours fait localement) qui en découle représente, elle, 4.200 établissements locaux, pour 57.000 emplois directs.
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